Le Verger de Montgé : le projet

En île de France, 1600 ha de terres agricoles disparaissent en moyenne chaque année. Espaces en blanc sur le SDRIF (Schéma Directeur Régionale Île de France), ils sont considérés comme des espaces libres et sont soumis à une forte pression foncière, notamment à proximité des espaces boisés, qui en font des espaces à urbaniser recherchés.

A cette disparition des terres agricoles, s’ajoute une tendance à la spécialisation et à l’agrandissement des exploitations agricoles. L’arboriculture fruitière et le maraîchage disparaissent au profit de monocultures intensives comme les céréales ou les betteraves au nord de la région parisienne, qui sont le plus souvent vendues au loin via des plates forme d’échanges déconnectées du consommateur. Cela entraîne non seulement une banalisation du paysage, mais aussi une perte de contact des citadins avec les conditions d’une production alimentaire de qualité, qu’ils semblent par ailleurs appeler de nouveau de leurs vœux.

Les cultures fruitières occupaient 963 ha en Île-de-France en 2004. De l’ordre de 60% des arboriculteurs ont disparu entre 1988 et 2000, essentiellement les petites productions. Il n’existe actuellement plus de producteurs en Seine et Marne. (Source : http://www.ile-de-france.chambagri.fr/index.php?page=filiere_arboriculture#a2)

Les ceintures vivrières, associant traditionnellement arboriculture et maraîchage à proximité des lieux densément peuplés se délitent, et avec elles une cohérence paysagère et une synergie des usages et des besoins entre ville et campagne.

Au delà  de son rôle de préservation et ouverture au public des espaces naturels , l’AEV endosse une vocation stratégique pour la Région Île-de-France en s’engageant pour la sauvegarde et la mise en œuvre d’une ceinture vivrière sur le pourtour de l’agglomération parisienne et participer  ainsi à la réduction de sa dépendance alimentaire.

Le verger de Montgé est une illustration de l’abandon de ces exploitations fruitières. Inséré durant de nombreuses années dans une forêt gérée de manière naturelle, il couvre près de 0.8ha. Celui-ci est relativement ancien (70 à 80 ans), abandonné pendant près de 30 années. Son ancienneté en fait un lieu ressource, en interaction avec le milieu forestier et lui confère une valeur patrimoniale qu’il s’agira de restaurer.

L’association Vergers urbains a depuis son origine posé la question du rapport entre la ville et la production alimentaire locale, fruitière en l’occurrence, notamment au sein de la région Ile de France. L’objectif de l’association est de resserrer les liens entre les citadins et les plantations fruitières, en développant un rapport de proximité aux lieux et aux processus qui conduisent à cette production de fruits. Il s’agit également de favoriser l’implantation d’arbres fruitiers au cœur de la ville, dans ses espaces publics, collectifs, communs ou privatifs.

Cette approche est cependant inséparable de l’existence possible d’une ceinture vivrière. Celle-ci constitue en effet un lieu ressource fondamental pour le développement de la biodiversité fruitière et la conservation du patrimoine régional.

C’est ainsi que vergers urbains multiplie les liens avec différents lieux ressource en île de France : Ecole Du Breuil, les Murs à Pêche à Montreuil, les Vergers de l’îlot à Fontenay ou au delà à travers l’association Alma (Association pour la sauvegarde des pommiers sauvages Malus sieversii).

situation

Fond de plan geoportail

Vergers urbains propose de faire du site de Montgé un verger conservatoire, un lieu ressource et expérimental en lien avec ses activités urbaines. L’ancienneté de ce verger en fait un outil précieux pour faire connaître et préserver un certain nombre d’espèces anciennes, adaptées au sol et au climat régional, préservant ainsi la biodiversité fruitière régional.

Il doit être un lieu pour essaimer, tant les idées que les fruitiers.

Parmi les actions que nous proposons de mettre en œuvre :

  •  un suivi technique et l’entretien des arbres fruitiers
  • l’identification, la préservation et la multiplication des espèces existantes et d’autres espèces régionales, en lien avec d’autres acteurs
  • la sensibilisation à ce patrimoine et à sa gestion par des ateliers pédagogiques et des événements, au rythme d’environ un tous les 2 mois, ou 1 par mois à la belle saison, en lien avec les ateliers déjà organisés par l’AEV
  • l’organisation d’une fête des récoltes et sa distribution
  • le développement des interactions entre les productions fruitières et le milieu forestier, urbain, rurbain et agricole,
  • le développement des cultures et usages complémentaires, à travers  la mise en place d’un rucher et d’autres plantations.